Des prix Nobel à Thônes

Élèves du Collège ou touristes, des prix Nobel ont séjourné à Thônes !

Le plus récent, Patrick Modiano, prix Nobel de littérature en 2014

Patrick Modiano
Patrick Modiano
(Par Frankie Fouganthin — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons)

La rue des boutiques obscures, l’un de ses premiers ouvrages en 1978, nous ramène dans le Thônes des années soixante, lorsqu’il était élève du collège Saint-Joseph où il passa deux années. On voyait sa haute silhouette descendre la rue de la Saulne, remonter les Arcades jusqu’au début de la rue des Clefs où il logeait. La tête un peu penchée, déjà perdu dans des pensées qui l’emportaient loin du décor qu’il évoquerait plus tard plus tard dans son roman.
Sa réponse « c’est bizarre » à l’annonce de sa distinction, correspond bien au personnage que la télévision nous a montré. Secret, peu médiatique, il étonne par la grande différence entre sa belle écriture fluide et sa lente expression à l’oral. A Saint-Joseph déjà, l’abbé Accambray, son professeur, avait remarqué son talent littéraire. Modeste, il a refusé d’entrer à l’Académie française. La crainte du discours d’entrée, aurait-elle aussi pris part à sa décision ? On attend celui de son Nobel à Stockholm en janvier 2015 !
Il est l’auteur d’une trentaine de romans intimistes, souvent axés sur la période de « l’Occupation » qu’il n’a pas connue. « Son style s’est affiné au fil des ans avec une écriture au laser où un seul mot peut être tout un monde » dit Antoine Gallimard, son éditeur. Paradoxal, cet outil futuriste pour ciseler des mots qui dessinent le passé…
Patrick Modiano est né en 1945 à Boulogne-Billancourt. « Un Pedigree », son ouvrage de 2005, retrace une partie de sa vie autour du lac d’Annecy, notamment.

Claude Cohen-Tannoudji, prix Nobel de physique en 1997

640px-Claude_Cohen-Tannoudji
Claude Cohen-Tannoudji
(By Amir Bernat, CC BY-SA 4.0-3.0-2.5-2.0-1.0, via Wikimedia Commons)

Claude Cohen-Tannoudji est un physicien français de renom. Il est titulaire de nombreuses distinctions scientifiques internationales dès 1963. Le prix Nobel de physique lui est décerné en 1997, ainsi qu’à Steven Chu et William D. Phillips, pour leurs recherches sur le refroidissement et le confinement d’atomes par laser.
Au milieu du XXe siècle, il a fait partie de ces familles d’estivants venus de l’autre rive de la Méditerranée pour passer les mois d’été à la verte fraîcheur du Val de Thônes. Il résidait alors à l’hôtel  « Le Plainpalais », rue de la Saulne. Il a gardé et cultive de solides amitiés avec des jeunes de son âge qui habitaient Thônes et qui ont aussi fait carrière à Paris.  Même s’il ne revient que rarement dans nos parages, aujourd’hui sa destination provinciale dans les Alpes est davantage dans l’Isère, il évoque toujours les excursions à la Tournette, suivies d’une fondue dans les cafés des Arcades ou de la place Avet, ainsi que le parfum des cyclamens cueillis au Torchon !

Monique Fillion

Sources

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.