Célébrer les fêtes religieuses a toujours été un grand moment de nos traditions, chacune marquée – presque toujours – par un mets ou des aliments soigneusement choisis. Après les rissoles de Noël, nous vous présentons le beurre de Pâques.
Aliment noble s’il en est, le beurre est joliment façonné dans des moules spécialement dédiés à cette opération, symboles de l’événement commémoré.
Ainsi le moule en forme de coq pourrait indiquer le reniement de saint Pierre au soir du Vendredi Saint.
Mais c’est l’agneau pascal qui est largement le favori du beurre de Pâques. Cette représentation du Christ, la plus ancienne qui soit, a traversé le temps jusqu’à nous, supplantée toutefois à l’avènement du gothique par le crucifix qui l’emporte désormais comme représentation christique. Ici, c’est bien l’agneau pascal avec sa croix glorieuse qui symbolise la résurrection, tout comme le fait l’œuf de Pâques, fragile coque minérale qui protège la vie.
Dans les années 1950, on pouvait encore acheter des agneaux ou des coqs en beurre dans les laiteries, alors qu’aujourd’hui, les seuls détenteurs des derniers moules peuvent les recréer.
Parce qu’une fabrique de ces moules à beurre, l’atelier Meynent d’Habère-Poche (Haute-Savoie) en a produit de nombreux modèles au début du 20e siècle, on serait tenté de croire que ce beurre de Pâques était typiquement savoyard.
Ceux qui parmi vous en ont quelque connaissance, auraient-ils la bonté de nous aider à approfondir la question, avant que le souvenir disparaisse ?
Joyeuses Pâques !
Texte et photographies : Monique Fillion