Les Amis du Val de Thônes vous invitent à leur prochaine causerie, qui aura lieu le vendredi 3 décembre 2021 à 20h00 au 1 rue Blanche à Thônes, dans la salle des « 2 Lachat » située au-dessus de leur local d’exposition.
Elle sera animée par Jean-François Campario et aura pour thème : Le tramway Annecy-Thônes à l’aube du tourisme moderne – Une promenade à la belle époque
À l’heure où les skieurs apprécient les pistes de Balme, dont la réputation n’est plus à faire dans le milieu des snowboardeurs et des skieurs de l’extrême, combien se souviennent qu’un projet de téléphérique avait été lancé à la veille de la Seconde Guerre mondiale, il y a plus de quatre-vingts ans.
En effet, à la veille de celle qui devait être le théâtre de bien des horreurs, un projet de créer des infrastructures dans la combe de Balme est lancé sous le nom de Super-La Clusaz. Revenons donc brièvement sur ce projet qui n’aboutira que bien plus tard et sous une forme différente.
En 1938 une « société civile d’Études du Téléférique [sic] et de la Station Super-La Clusaz » est constituée pour permettre l’aménagement de la combe de Balme, qui était déjà connue des adeptes de la peau de phoque, pour la plupart annéciens, et membres du Club Alpin Français, dont le chalet était à deux encablures de ladite combe.
Vue de la combe de Balme depuis les pentes du Danay. Remarquez le traineau et les skis en bord de route. Dans les années 1930, de nouveaux espaces s’ouvrent aux skieurs (coll. RB).
En février 1939, le projet est exposé devant le conseil municipal. Cette société d’études demande à la commune de lui louer du terrain pour la construction « d’une gare de départ de Téléférique [sic] aérien avec ses dépendances : tribunes ; parc à voitures ; locaux pour administration ; poste de secours ; logement du personnel ; buffet-H[ô]tel, lieu dit Crêt Braffaz, parcelle 1460 […] ainsi que pour la Gare d’arrivée, lieu dit La Balmaz »¹. Le maire est alors autorisé à conclure un bail avec la société. Des conditions sont posées, comme la durée du bail qui devait prendre effet le 1er janvier 1939 et se terminer le 31 décembre 2037.
Ladite société devait payer une redevance à la commune et lui donner un pourcentage sur le chiffre d’affaires (1% jusqu’à 500 000 francs et 2% à partir de 500 001 francs). Le coût des infrastructures devait être entièrement supporté par la société, même la construction des routes. À l’issue du bail tous les meubles « non meublants » revenaient à la commune. Si le projet n’était pas réalisé dans les deux années, à compter du 1er janvier 1939, il devenait caduc et la commune reprenait ses terrains.
Nous pouvons souligner l’avance de certains aspects du projet avec la création d’un parc à voitures, alors que celles-ci n’étaient pas encore très nombreuses et la réalisation de logements pour les employés, ce qui aujourd’hui manque dans tant de stations !
Le 24 avril 1939, Jean-Baptiste Lansard, maire depuis près de trois décennies, informe son conseil municipal des résultats de « l’enquête sur le bail des terrains nécessaires à la construction et à l’exploitation du téléférique [sic] de La Balmaz ». Quatre-vingt-cinq habitants préconisent un bail de dix-huit ans². Le conseil décide par « 6 voix sur 11 » d’accorder un bail de 18 ans et renouvelable. Cette décision « sauvegardera les intérêts de la commune et ne nuira pas au développement de la station, attendu que le Conseil ne formule nulle opposition à la construction du Téléférique [sic] ». Le projet avait rencontré peu d’opposants, si ce n’est celui qui estimait que « le pâturage communal [allait] devenir périssable »³.
Le rapport du subdivisionnaire des Ponts-et-Chaussées de Thônes, établi le 31 mai 1939, arrive à la préfecture en octobre. Le 2 octobre 1939, l’ingénieur en chef déclare que la réduction du bail « bouleverse complètement l’économie de l’exploitation de la concession, telle qu’elle avait été définie par les conditions posées dans la délibération du 2 février 1939 », mais « l’ouverture des hostilités ne permettra certainement pas à la Société d’Etudes du téléférique de donner une suite immédiate à son projet ».
La guerre mettra un terme définitif à Super-La Clusaz et l’aménagement de la combe de Balme deviendra définitif dans les années soixante, sans téléphérique mais avec une télécabine et ses mythiques « œufs ».
Esther Deloche
Le télé-traineau. Dans les années 1930, la station investit dans des équipements modernes et fonde de grands espoirs sur l’essor du ski (coll. AVT).
Notes :
1 ADHS, 36 W 29. Toutes les citations proviennent de cette série.
2 L’inspecteur en chef rappelle que les signatures n’ont pas été données devant le commissaire enquêteur et la pétition n’a pas valeur de déclaration des 85 habitants.
3 La parcelle 1460 entièrement communale servait de pâturage pour les animaux des exploitants proches.
Cette grande bâtisse jaune clair, située au milieu de la rue de la Saulne, est d’un style altier, genre « art déco primitif », avec un puits de lumière éclairant un magnifique escalier intérieur en bois desservant les 2 étages et les combles. Il y a de grandes hauteurs sous plafond, les pièces sont éclairées par de nombreuses fenêtres hautes et plein cintre, agrémentées de vitrages polychromes en leur partie sommitale. Un grand parc en agrémente les abords. Elle eut de nombreuses affectations et dénominations : Villa Agnellet, Hôtel de la Paix, Auberge Fleurie, École Maternelle et enfin Maison pour quelques associations et le Secours Populaire dans la cour. Retour sur les différentes époques…
Joseph Agnellet (maire de Thônes 1873-1877) fait construire cette grande villa avec son parc, vers 1865 ; elle touchait presque l’angle de celle de son frère François Agnellet (maire de Thônes 1865-1872) qui se trouvait au milieu de l’actuel rond-point de l’auto-école. Cette dernière sera plus tard désignée comme « maison Vacherand », démolie en 1909. Julien (né 1855-mort en 1905) fils dudit Joseph utilisera cette somptueuse demeure, comme domicile, mais sera souvent sur Paris, pour ses affaires ; il était directeur de la manufacture Agnellet frères à Thônes (fabrique de chapeaux). On rappelle que Joseph offrit entre autres, la belle fontaine de la place du Marché. François, Joseph et Parfait avaient fondé la chapellerie de Tronchine, avec des magasins à Paris (et même un au Mexique). Maurice (fils de Julien) habitant Paris puis parti au Maroc, vend en 1913 cet hôtel particulier, à Bernard Veyrat Durebex (1869-1953), fils d’un aubergiste de Manigod, qui fut aussi capitaine des Pompiers de Thônes.
Bernard Veyrat, après 1913, réaffecte et renomme cet édifice « Hôtel de la Paix » avec restaurant et toujours son grand parc. A cette époque il réunit la maison qui est à l’angle Nord-Est du parc, outre l’actuelle rue J-Jacques Rousseau, à ce bien immobilier, ainsi que l’annexe côté ouest contiguë au bâtiment principal. La partie restauration fut tenue par des Baussant puis des Mouthon. En 1923 Bernard Veyrat vend l’hôtel et l’annexe à Charles Gustave, dit Max Linder, suédois, fourreur à Paris.
La famille Linder entreprend de remonter l’hôtel d’un étage, ce qui ne va pas arranger dans le futur, l’état des murs des façades, très lézardées de nos jours. L’établissement se nomme toujours « Hôtel de la Paix », de nombreuses familles de Thônes y font leurs repas de noces. Max Linder semble avoir proposé la gérance à Monsieur et Madame Lantier dès 1944-45, puisque lui-même réside à Genève en 1944. C’est sa fille, épouse Bridel, habitant le canton de Vaud qui vend en 1951 aux Lantier
Le couple Lantier dans les années 50, renomme cet hôtel « Auberge Fleurie » et l’exploite quelques années, avant la revente à la Commune de Thônes en 1953.
Dès lors la Commune réaménage le bâtiment pour accueillir des colonies de vacances. Puis en 1955, elle décide de nouveaux travaux pour installer l’école maternelle qui vient de quitter la rue Blanche. De ce fait, il faut détruire un bâtiment étroit, tampon entre l’annexe et l’ancien hôtel, pour laisser un cheminement de sécurité joignant l’arrière de l’édifice, à la rue de la Saulne, coupant ainsi la continuité des façades de cette rue de la Saulne. En 1957, une partie du parc est cédée pour le passage d’une nouvelle rue rejoignant les Addebouts à la Tannerie Collomb, allongeant ainsi la rue de la Charrette : c’est l’actuelle rue Jean Jacques Rousseau, réalisée sous le mandat du maire Marcel Vulliet.
Une nouvelle école maternelle est construite en 1977,dans les anciens jardins du groupe Thurin (École primaire de la Curiaz) ; elle remplacera celle de l’ancienne Auberge Fleurie, qui perdura jusqu’au début des années 2000. De nos jours, les étages supérieurs abritent désormais 3 logements sociaux. Les autres locaux sont occupés par des Associations et le bureau des Gardes forestiers. L’ancienne salle de sport dans la cour est utilisée par le Secours Populaire.
Ph. SALIGER-HUDRY et J.-F. CAMPARIO, pour les Amis du Val de Thônes.
Au Grand-Bornand deux téléskis sont installés aux Dodes en 1944 près du village, 500m à gauche de l’emplacement actuel de la patinoire. Bien qu’à proximité du village et sur un versant nord, l’enneigement reste tributaire de l’altitude (900m), les pistes sont raides et verglacées, et les possibilités de développement sur les pentes boisées, abruptes, et instables de l’envers du Danay sont très limitées. C’est ainsi que les pionniers de la station se sont tournés vers le hameau du Chinaillon, plus propice au développement commercial de la station, avec des possibilités de construction de logements et d’extensions du domaine qui semblaient alors infinies.
Saint-Jean-de-Sixt
A Saint-Jean-de-Sixt, dernière des « petites stations », la pérennité de l’activité de ski a tenu, comme au Grand-Bornand, à son déplacement !
Aux environs de l’hiver 1958/1959, Joseph Pergod achète à Guy Salino, le propriétaire du bar restaurant “Le Fou Blanc” au Chinaillon, son fil-neige. Autrefois au pied du téléski des Outalays au Chinaillon, le fil-neige est ainsi déplacé sous le Mont Durand avec l’aide de François Lathuille, qui également skieur, assure quelques samedi et dimanche d’ouverture dans la saison. L’installation faisait une petite centaine de mètres et mais ne permettait pas de gravir la plus grande pente.
La gare de départ du téléski du Mont-Durand à Saint-Jean-de-Sixt. (Photo Collection Gérard Bastard-Rosset)
Le fil-neige est remplacé en 1961/1962 par le téléski du Mont-Durand, téléski d’occasion acquis par l’entremise d’Aimé Dupont, alors Maire de la commune et Conseiller Général. A cette occasion est créée la société des téléskis. Il fonctionnera pendant 10 ans, avant d’être déplacé à Forgeassoud-Dessus en 1971.
Son emplacement initial, sous le Mont-Durand, à droite de l’oratoire que l’on trouve à la sortie du village direction La Clusaz, garantissait un meilleur enneigement, mais ne permettait pas un développement commercial, principalement en raison de la route, trop proche, de l’absence de parking, et d’une assez grande difficulté. Le nouvel emplacement du Forgeassoud, à défaut de permettre un développement sur les pentes du Danay, a apporté stationnement et pistes pour débutants. Tout juste après son ouverture en décembre 1969, le Village Familial Vacances (VFV) de Saint-Jean-de-Sixt s’était équipé lui aussi d’un fil-neige privé. En 1971 à l’occasion du déplacement du téléski du Mont Durand, le VVF devient actionnaire de la société des téléskis et apporte en capital son fil-neige. Depuis plus de 40 ans et encore aujourd’hui en 2014, on peut s’initier au ski à Saint-Jean-de-Sixt.
La Clusaz
A La Clusaz, où les premières pistes du télétraineau sont toujours empruntées par les skieurs, le premier emplacement était le bon ! Bien sûr la station s’est ensuite agrandie, et seuls n’ont pas pu rejoindre le grand domaine skiable :
le téléski et le fil-neige du lac des Confins, petites installations à l’écart déployées avant 1963 par Bonaventure Goy. On peut les voir sur quelques unes des premières cartes postales en couleurs de La Clusaz.
le téléski du col des Aravis, un projet porté par Paul Machenaud
Manigod
L’emplacement définitif de la station de la Croix-Fry/Merdassier connaîtra un petit ajustement : un fil-neige est installé en 1961 par Pierre Veyrat-Durebex, près de l’Hôtel de la Croix-Fry, remplacé en 1964 par un tire-fesse au “Plan du Mont”, qui sera transféré en 1967 plus près du Col vers l’Hôtel des Sapins. Cet élan au Col de la Croix-Fry sera confirmé dès 1971 avec la création de la station de Merdassier au col éponyme, toutefois il faudra attendre encore quelques années pour que la liaison ski au pied soit établie entre les deux versants.
Erwan Pergod et Danielle Perrillat-Mercerot
Sources
Annuaire téléphonique de la Haute-Savoie, 1952
Registre des délibérations du conseil municipal de Thônes, 1953
Mémoire orale : Félicien Missillier, Madame François Ballanfat, Hubert Puthod, Maurice Losserand, Maurice Passet, M. Thiaffey, M. Vulliet, M. Mauris, G. Bétend, Mme Mattelon, N. Tissot, Gérard Bastard-Rosset, Pierre Pochat-Cottilloux, Danielle Sylvestre, Sylvain Collomby, Thomas Mermillod-Blondin, François Lathuille
Sources économiques : CCI de Haute Savoie
Sur le même thème
La revue n°7 des Amis du Val de Thônes, 1982 : 80 ans de sports d’hiver (épuisé)
Si le tourisme dans la Vallée de Thônes a d’abord été un tourisme estival à la fin du XIXe siècle, époque où la montagne et le grand air commencent à succéder à la mode du thermalisme, dans les années 2000 le nombre de nuitées hivernales dépasse le nombre de nuitées estivales dans les stations de montagne.
Saison été 2010
Saison hiver 2010/2011
Nuitées dans les massifs de Haute-Savoie
(Source CCI 74)
13,4 millions
16,8 millions
Depuis les fameux hivers sans neige, 1963-1964, 1988-1989 et 2006-2007, la fin de l’automne sonne le début de l’inquiétude dans les Alpes où l’on se demande, à juste titre, si l’hiver sera enneigé ou non, s’il sera économiquement viable ou non. Avec désormais 100 ans de recul sur les sports d’hiver, et 4 générations (80 ans) de remontées mécaniques depuis le télétraîneau installé en 1934 à La Clusaz, il nous paraît intéressant de faire une rétrospective sur les petites stations de ski de la vallée qui n’ont pas survécu et sur les causes de leur disparition, momentanée peut-être. Nous reviendrons dans un prochain article sur la manière dont les plus grandes stations ont dû s’adapter pour perdurer.
La mécanisation du ski en Val de Thônes prend son essor dans les années 50
Après les débuts de La Clusaz (télétraineau en 1934), puis du Grand-Bornand (fil-neige dès 1944), les remontées mécaniques se développent ensuite dans le reste de la vallée.
Thônes
Ainsi, en octobre 1953, la mairie de Thônes fait l’acquisition d’un fil-neige installé sur la pente du Château, en bas à droite lorsque l’on regarde le Château.
Inauguration du fil-neige par le conseiller général Edouard Pochat-Cottilloux. (Photo Le Progrès)
Cette installation fût à l’initiative de Bernard de Colmont, inventeur imaginatif et audacieux entrepreneur qui connaîtra un succès beaucoup plus grand que celui du fil-neige de Thônes avec le Club 55 à Saint-Tropez, qui a fait la fortune de sa famille. Ce fil-neige, testé à l’hiver 52-53, fonctionna jusqu’à, semble-t-il, l’hiver 1958/1959 (témoignages de différents Thônains ayant appris à skier ici ! M. Vulliet, M. Mauris, G. Bétend).
Inauguré par le conseiller général Edouard Pochat-Cottilloux durant l’hiver 1953 et financé par la commune, il était gratuit pour les enfants lorsqu’ils venaient par groupe ou durant le temps scolaire. Peut-être avez-vous le souvenir de Jo Quétand et de Marcel Barrachin qui participaient à la formation des jeunes et au fonctionnement de la remontée ?
Il était amovible et les délibérations du conseil municipal relatives au fil-neige indiquent que le budget de fonctionnement est accordé à la condition qu’il soit mis à la disposition des écoles de hameaux.
Malgré la disparition du fil-neige, la piste du château n’en resta pas moins une, telle qu’elle était avant. Au début des années 1960 lorsque la piste était enneigée, les Thônains pouvaient admirer Maurice Passet, sautant tous les jours à 13h « la bosse du château », et les enfants, de nos jours, sont toujours ravis de faire des descentes de luge. Malheureusement pas ce mois de janvier 2014, la piste naturelle étant fort peu enneigée !
En 1969 c’est un téléski qui est installé au “champ des bosses” jusqu’en 1971. Les frais de fonctionnement, trop élevés au regard de la faible période d’activité auront raison de lui très rapidement et il n’est pas resté dans la mémoire des Thônains. Le téléski, démonté, poursuivra sa vie à Alex.
Aujourd’hui on skie toujours à Thônes, principalement à Beauregard, avec du ski de fond, du ski de randonnée, mais également du ski de piste : en effet la remontée mécanique l’Etoile des Neiges, bien qu’elle fasse partie du domaine skiable de La Clusaz, est située en partie sur la commune de Thônes.
Alex
Ruines du Téléski d’Alex, 26 novembre 2013 Photo Erwan Pergod
Sitôt démonté, en 1964, le téléski de Thônes est alors réinstallé à Alex, au lieu-dit Villards-Dessus.
Le téléski a été exploité jusqu’en 1976 par le club sportif local qui avait également construit un petit local pour accueillir les skieurs. (Souvenirs de Mme Mattelon).
Dingy-Saint-Clair
De 1974 à 1980 sous l’impulsion du Foyer du Parmelan, un fil-neige fut installé à La Blonnière au-delà des dernières maisons du hameau, près du Mélèze. Il fit le bonheur des enfants et des adultes débutants, grâce aux personnes bénévoles qui se relayaient pour damer la piste. Malheureusement, l’irrégularité de l’enneigement eut, là aussi, raison de cette installation.
Les Villards-sur-Thônes
Situé un peu plus haut, le téléski des Villards-sur-Thônes est installé en 1964 et remontera la pente (raide !) de Plaine-Frasse jusqu’au début des années 2000. Un fil-neige sur le plat permettait aux débutants un apprentissage plus facile. Géré par une association de particuliers, l’installation était digne d’une véritable station de ski : un canon à neige artisanal et 2 dameuses en 30 ans !
Il est démonté le 9 novembre 2005 et poursuivra sa vie en Roumanie. Géré par une association de particuliers, il a permis un temps d’assurer la formation des jeunes Villardins dont certains ont brigué des podiums tant dans les épreuves scolaires, que celles dédiées aux adultes. Citons en particulier Thomas Mermillod-Blondin, membre de la sélection française de ski alpin pour les Jeux olympiques de Sotchi en 2014.
Entremont
A Entremont, le téléski du Platon implanté dès 1964 (convention verbale pour les droits de passage), fonctionna jusqu’en 1987 malgré des problèmes d’enneigement et de servitudes (Source : Entre Monts et Vaux, 1987, n°5).
Également nommé téléski de l’Epinette. Il fut exploité par Humbert et Joseph Goy, propriétaires du téléski avant la commune, et avec François Ballanfat, de La Ville.
Le téléski s’arrêta faute d’un enneigement régulier. Jouant de malchance, dès l’année d’inauguration, les « Ponts et Chaussées »comme on disait alors, avaient dû réceptionner l’ouvrage en l’absence de neige !
De nombreux enfants, ceux d’Entremont et ceux des nombreuses classes de neige en séjour dans le village ont pu s’initier au ski avec ces installations.
Le Petit-Bornand
La gare de départ du téléski de Paradis en 2007 (Photo Frédéric Patois)
Près du chef-lieu du Petit-Bornand, au Fetalay, fut installé un fil-neige par l’ancien maire Gilbert Gaillard pour la colonie “ancien hôtel Le Bellevue”, avant 1965. Lorsqu’il n’y avait pas de neige le fil-neige était transporté ailleurs. Ainsi il fût emmené une année au sommet du Maroly, et parait-il, une année aux Saisies !
Plus tard, un téléski, installé à Paradis, démonté vers 1998 mais arrêté bien avant, “a tourné une dizaine d’années”.
Téléskis de Serraval au Col du Marais
Sous l’impulsion de la commune un premier téléski fut construit.
C’est la société Montagner, d’Allonzier-la-Caille qui érigea l’un de ses premiers téléskis débrayables à Serraval en 1966 (Source Montagne et Aménagement). L’avalanche du 30 janvier 1978 traversa le col et par mesure de sécurité les installations furent déplacées de l’autre côté de la route.
Puis fut racheté le premier téléski de la Floria, du Grand-Bornand (à l’exception de la gare). (Source : ski-aravis.com)
La famille Tissot, de l’Arclosan, continua l’exploitation de 1981 jusqu’au printemps 1996. « Souffrant d’un manque de neige à répétition, tous les téléskis furent démantelés » (N. Tissot).
Le Bouchet-Mont-Charvin
Au Bouchet-Mont-Charvin, il y eut un projet très avancé dans le secteur de la Savattaz. En 1969 des pylônes ont été construits mais suite à des différends entre les propriétaires et associés, le projet s’est arrêté là ! (Source : M. Thiaffey)
Toutes les tentatives d’exploitation de la neige, évoquées ci-dessus, sont nées de la volonté de personnes ou associations pionnières de la localité même. Elles ont été très actives durant leur période d’exploitation. Mais le plus souvent, les enneigements très aléatoires et les mises aux normes du matériel ont eu raison de leur pérennisation. Nous ne pouvons que le regretter.
Nous invitons nos lecteurs à partager leurs souvenirs ! Vos renseignements complémentaires sont les bienvenus et vos documents pourront être publiés, après votre accord.
Erwan Pergod et Danielle Perrillat-Mercerot
Remerciements
Merci à toutes celles et ceux qui ont participé d’une manière ou d’une autre à la rédaction de cet article.
Merci au Dauphiné Libéré d’avoir relayé nos recherches auprès de ses lecteurs. Vous pouvez également consulter une carte interactive sur le site internet du Dauphiné Libéré.
Sources
Annuaire téléphonique de la Haute-Savoie, 1952
Registre des délibérations du conseil municipal de Thônes, 1953
Mémoire orale : Félicien Missillier, Madame François Ballanfat, Hubert Puthod, Maurice Losserand, Maurice Passet, M. Thiaffey, M. Vulliet, M. Mauris, G. Bétend, Mme Mattelon, N. Tissot, Gérard Bastard-Rosset, Pierre Pochat-Cottilloux, Danielle Sylvestre, Sylvain Collomby, Thomas Mermillod-Blondin, François Lathuille
Sources économiques : CCI de Haute Savoie
Sur le même thème
La revue n°7 des Amis du Val de Thônes, 1982 : 80 ans de sports d’hiver (épuisé)