Les Amis du Val de Thônes proposent une causerie ouverte au public, entrée libre, le vendredi 3 octobre 2014, 20h30, salle des fêtes de Thônes :
« L’étonnante histoire de la famille AGNELLET, à Saint Jean de Sixt, à Paris et à Thônes »
Cette famille issue de Mont-Durant à St-Jean-de-Sixt, engendrera, un siècle durant, de nombreuses et remarquables personnalités du négoce, de l’industrie, de la politique et même de la littérature qui feront honneur à leur pays natal.
C’est la passionnante histoire de cette saga familiale que nous propose de découvrir Joseph Ruscon, arrière-petit-fils de François Agnellet (1807-1872) qui fut manufacturier, maire de Thônes et chansonnier.
Le chanoine Pochat-Baron, lui-même Saint-Jeandin, l’historien incontournable de Thônes et des paroisses de nos vallées, nous a laissé de précieux renseignements sur les Agnellet. Monique Fillion, la dynamique présidente de notre société des Amis du Val de Thônes et Jean-Bernard Challamel, ancien maire de Thônes, ont apporté une intéressante contribution sur le sujet.
Comme dans les contes, « il était une fois », un de nos compatriotes, l’aîné d’une famille de huit enfants : François-Marie Agnellet (1779-1810) qui, certainement poussé par la nécessité, un bâton à la main, quitta sa montagne de St-Jean de Sixt, pour aller à Paris s’engager dans l’armée impériale.
Son frère Julien s’établit en 1810 comme aubergiste rue de la Saulne à Thônes, sa propre descendance sera nombreuse, associée à celle de François-Marie, les Agnellet formeront une illustre famille.
Augustin – dit Auguste – (1801- 1866), le fils aîné de François-Marie, créera, autour de 1830 à Paris, un négoce pour des fournitures de mode avec des amis émigrés.
Auguste, avec la venue dans la capitale de son frère et de ses cousins les fils de Julien, les Agnellet, prirent la main et ils fondèrent la société ‘’Agnellet frères’’, négociants en fournitures pour mode. Ardents travailleurs et habiles commerçants, leurs affaires devinrent très rapidement prospères, les Agnellet créèrent une usine à Neuilly et ils firent aussi d’adroites acquisitions immobilières à cette époque où le préfet Haussmann remodelait la capitale.
Grâce à leur réussite, à leur notoriété et aux relations qu’ils avaient acquises, les Agnellet s’impliquèrent rapidement dans les sociétés d’entraides crées à Paris pour assister leurs compatriotes immigrés. Dans La Société Philanthropique Savoisienne, la plus importante, créée en 1833, ils furent présidents ou vice-présidents devenant à Paris comme en Savoie, des personnalités très importantes.
Après François, maire de Thônes et chansonnier déjà cité, Alexandre, un de ses petits-fils (1856-1906) sera également un grand industriel mais aussi un fécond et remarquable poète. Il fondera à Paris deux sociétés ‘’le Matafan’’ organe de liaison des savoisiens de Paris, et en 1892 ‘’Le Cyclamen’’ revue amicale, scientifique, littéraire et artistique d’un très haut niveau intellectuel.
Pour autant, s’ils étaient propriétaires d’affaires prospères, les Agnellet gardèrent avec ferveur leurs attaches au pays natal pendant plus de quatre générations, ils s’efforcèrent de mettre leurs compétences et leurs relations au service de leurs compatriotes, en remplissant avec succès des fonctions de maires, de conseillers d’arrondissement et de conseillers généraux.
Avec les trois frères François, Joseph et Parfait, qui furent maires, Thônes bénéficiera de leurs relations pour sa modernisation et son embellissement.
Ayant racheté vers 1865 un atelier de filature sur le déclin à Tronchine (Thônes), les frères Agnellet y créèrent une usine, succursale de celle qu’ils possédaient à Neuilly-sur-Seine. Cette manufacture sera spécialisée pour la fabrication des chapeaux de paille et de feutre, elle donnera du travail à plus de 50 ouvriers et ouvrières en atelier et jusqu’à 300 ouvrières à domicile. Cette importante famille apportera par sa vitalité, une très grande contribution à l’histoire de notre pays Thônain. Nous la découvrirons avec le conférencier.
Ces quelques vers de François Agnellet, fils de St-Jean-de-Sixt, manufacturier, maire de Thônes et chansonnier, expriment la profonde nostalgie de nos compatriotes émigrés.
« On court, on cherche, on se tourmente
Loin du nid de notre printemps,
Mais on voit bien vite qu’on s’éreinte
Et qu’on arrête pas le temps.
A Paris, tout me semble horrible,
C’est là qu’on nourrit les Enfers ;
On ne vivra jamais tranquille
Qu’autour du rocher des Mêzer. »
Retrouvez ici le Tableau généalogique des « Agnellet »
Bonjour,
Petite rectification: au paragraphe 3, Francois Marie Agnellet est né en 1779 et pas en 1773.
Merci pour cet article intéressant!
S. C.
merci, c’est corrigé !
Bonjour, A Paris à la fin du XIX ème siècle, les frères Agnellet avaient un commerce au 73 -75 rue Richelieu, ils avaient aussi une usine au 123 rue de Reuilly, expropriés de la rue de Reuilly en 1892 la famille déménage à Maisons Alfort. L’usine des établissements Agnellet Frères a été installée pendant plusieurs années route de Villeneuve à Maisons Alfort. La famille Agnellet y a d’ailleurs fait construire entre 1892 et 1896, trois » pavillons ». C’est au 146 rue de Villeneuve ( actuellement 178 rue Jean Jaurès) qu’on retrouve dans le recensement de 1896, la présence de MM Alphonse,Auguste,Alexandre,François-Julien Agnellet avec femmes et enfants ainsi que leur mère Jeanne (Pochat) décédée dans cette même commune de Maisons Alfort le 4 décembre 1905. L’usine Agnellet Frères connait un incendie rapporté dans les journaux le 4 août 1897. Elle continue à se développer et déployer ses activitésau début du XX ème siècle. Après le deces de leur mère Jeanne, les frères Agnellet retournent vivre à Paris. Auguste et sa femme Thérèse au 49 rue Saint Anne et François-Julien et sa femme Sophie au 174 avenue Daumesnil. Le site industriel et les pavillons d’habitations, construit par les frères Agnellet à Maisons Alfort sont vendu dans les années 1920. C’est la société Manufacture française de tubes et accessoires d’Annemasse(Hilaire Salomon, Haute Savoie) qui reprend ce site industriel des frères Agnellet en 1921 jusqu’en 1933.